TABOUS ET INTERDITS CULTURELS OU RELIGIEUX

 

De nombreux tabous et interdits existent dans différentes cultures et religions à travers le monde. Ces règles ou normes sociales peuvent concerner divers aspects de la vie, y compris l'alimentation, l'habillement, les interactions sociales et plus encore. Voici quelques exemples :

1. Alimentation : Dans l'Islam, la consommation de porc et d'alcool est interdite (haram). Dans l'Hindouisme, la consommation de boeuf est généralement interdite car la vache est considérée comme sacrée. Les Juifs qui suivent les lois alimentaires kasher ne mangent pas de crustacés et n'associent pas de produits laitiers avec de la viande dans un même repas.

2. Habillement : Certaines religions imposent des règles strictes en matière d'habillement. Par exemple, dans de nombreuses traditions islamiques, les femmes sont encouragées ou tenues de porter le hijab (un voile couvrant les cheveux) en public. Dans certaines communautés orthodoxes juives, les femmes mariées peuvent être tenues de couvrir leurs cheveux en public.

3. Interactions sociales et comportementales : Dans de nombreuses cultures, il est tabou de toucher la tête de quelqu'un, car la tête est considérée comme sacrée. Dans certaines cultures indigènes américaines, il est impoli de regarder directement dans les yeux de quelqu'un. Dans la culture japonaise, il est considéré comme impoli de planter ses baguettes verticalement dans un bol de riz car cela rappelle des rituels funéraires.

4. Religion et pratiques rituelles : Certaines pratiques sont interdites dans certaines religions. Par exemple, dans le Christianisme, l'idolâtrie ou l'adoration de faux dieux est interdite. Dans l'Islam, la représentation figurative du prophète Mahomet est généralement interdite.

5. Sexualité et mariage : Dans de nombreuses religions et cultures, il existe des règles strictes concernant la sexualité et le mariage. Par exemple, dans certaines religions, les relations sexuelles avant le mariage sont fortement désapprouvées. L'homosexualité peut également être taboue ou interdite dans certaines cultures ou religions.

Il est important de noter que la manière dont ces interdits et tabous sont respectés peut varier considérablement d'une personne à l'autre au sein d'une même culture ou religion, en fonction de facteurs tels que le niveau de religiosité, l'éducation, le lieu de résidence (par exemple, la vie urbaine ou rurale), et d'autres influences culturelles ou individuelles.

Il n'existe pas de groupe humain structuré qui n'ait établi des interdits sur les boissons ou les aliments. Ils participent autant que les traditions positives à la construction de l'identité alimentaire et sociale

Les grands classiques 

Chacun sait que l'Église a longtemps interdit la consommation de viande le vendredi et pendant le carême, une consigne restreinte, aujourd'hui, au seul vendredi saint. Les interdits de l'islam portent sur « la bête morte, le sang, la viande de porc... la bête étouffée, assommée ou morte après une chute...». 

Les autres animaux, sauf les chevaux et les mulets de monture, sont autorisés à condition d'être abattus selon les règles du « halâl ». Le vin, l'alcool au sens large est également une boisson impure. 

Les interdits hébreux portent également sur le sang et le porc, ainsi que sur les poissons sans écailles, les amphibiens et les mollusques, la cuisson du lacté avec le carné.

Quelques exemples moins connus

Dans de nombreuses ethnies primitives, chaque clan ou caste possède un totem, animal protecteur et protégé, avec lequel on entretient une relation rituelle. Il est strictement interdit de tuer ou de consommer son propre animal totem, singe, serpent ou crocodile par exemple, alors que l'abattage du même animal est autorisé dans la caste voisine.

 Plusieurs ethnies africaines interdisent de manger des œufs, tout comme les femmes enceintes n'ont pas le droit de consommer de la pastèque. L'antilope est interdite aux Bangas (ou Babangas) du Gabon, le bœuf dans certains clans du Togo. Dans quelques groupes de pêcheurs malaisiens, le tabou porte sur le requin. Et les Alevis arméniens ne mangent jamais de lapin.

Les aliments méprisés 

En Éthiopie ou en Érythrée, les groupes de pasteurs nomades refusent de manger du poisson, le plat du pêcheur, même en période de famine. 
En France, à certaines périodes, nous avons aussi rejeté les menus d'autres populations : il était très mal vu, par exemple, de manger une choucroute sous l'Occupation allemande, comme de consommer un couscous avant le retour des rapatriés d'Algérie.

 Ces derniers ont ensuite largement contribué à faire connaître et apprécier ce plat arabe, maintenant devenu un classique de la gastronomie. L'histoire de l'interdit du porc repose exactement sur le même principe. Animal domestique du paysan égyptien, le porc avait déjà mauvaise réputation et les prêtres s'en étaient interdit la consommation.

 Pour les esclaves hébreux, c'était la viande du maître, qu'il n'était pas question de partager. Lorsque les armées du Prophète envahirent l'Égypte, le porc devint le symbole de la faiblesse du vaincu et fut interdit aux vainqueurs. Les explications hygiénistes ou mythiques (Dieu aurait créé le porc pour débarrasser l'arche de Noé de toutes ses souillures) naquirent bien plus tard.
 

La fonction des tabous 

Le tabou alimentaire est avant tout un signe d'appartenance à une famille, un clan, une ethnie ou une religion. Transgresser l'interdit, c'est s'exclure soi-même de la communauté ou, plus encore, perdre son âme. Respecter la Loi, c'est à la fois affirmer son identité ou son appartenance au groupe et exprimer la victoire de l'Esprit sur la chair. C'est une forme de spiritualité dans laquelle le pur et l'impur alimentaires symbolisent le Bien et le Mal, autant que les tabous sexuels.

Une arme diplomatique 
Quand un pays ami veut punir la France de sa politique internationale, il commence par interdire l'importation de produits alimentaires (foie gras, fromages) et de vin. L'aliment joue dans ce cas le rôle d'une arme diplomatique.
 

Mon conseil : Tous les aliments sont présents dans votre programme diététique Hélène Galé, vous pouvez donc faire des choix tout en respectant les interdits religieux.

LA SPIRITUALITÉ CULINAIRE 
Le tabou n'est pas le seul élément spirituel qui forge une identité culinaire. Le principe d'incorporation fonctionne exactement en sens inverse. On mange partout dans le monde de la viande rouge pour être fort et viril, des végétaux ou de la tortue quand on est pacifique. 

Les cannibales mangent la cervelle de l'ennemi pour prendre son intelligence (un étonnant témoignage de respect envers le vaincu) ou sa chair pour intégrer sa force. « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu veux être ».
 

À noter... Établir un régime diététique doit tenir compte des interdits de chaque société ou religion.

 

 

 

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