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Sélénium, lutte contre les radicaux libres

La découverte de son rôle dans la lutte contre les radicaux libres en fait l'une des nouvelles vedettes de la supplémentation. Néanmoins, dans la réglementation, il est sur la liste des toxiques, ce qu'il n'est qu'à des doses très éloignées des doses protectrices.

Une mise à jour s'impose encore pour d'autres micronutriments comme le bêta-carotène, toujours regardé au niveau réglementaire comme une simple proVitamine A, et affublé de la même toxicité que la Vitamine A, alors qu'il en est dépourvu.

1 DÉCOUVERTE

Découvert en 1817 par le chimiste suédois Berzelius, ce n'est qu'un siècle plus tard que son rôle essentiel est établi par Schwarz et Foltz. Le sélénium devient, grâce à leurs travaux, un élément important de la nutrition animale. Quant â l'être humain, il faut attendre les années 80 pour que l'on se rende compte qu'il lui est essentiel aussi.

La découverte, en 1971, par Rotruck de son rôle dans la glutathion peroxydase (GPX) représente une étape importante dans (histoire de la médecine.

C'est sous l'impulsion des Prs Alain Favier (Grenoble), jean Nève (Bruxelles) et du Dr Monique Simonoff (Bordeaux), que le sélénium a commencé à être pris en considération par la communauté médicale en France, mais de manière encore marginale.

2 CARACTÉRISTIQUES

Le sélénium n'est pas tout à fait un métal comme les éléments vus précédemment. On le décrit comme un métalloïde proche du soufre. L'organisme en contient de 3 à 15 mg, en fonction de la richesse des sols de la région.

3 RÔLES

Le sélénium est d'abord un détoxifiant. Il est capable de se lier à des métaux lourds comme 1e mercure et d'entraîner leur excrétion urinaire. Il protège aussi du cadmium, du plomb, du cuivre, de l'argent, du platine et de l'arsenic.

Par ailleurs, en collaboration avec le glutathion, le sélénium contribue à réduire la toxicité de nombreux autres produits.

Mais c'est sa participation à l'activation d'une enzyme anti-oxydante, la glutathion peroxydase, ou GPX, qui lui a donné sa gloire. Cette enzyme neutralise l'eau oxygénée avant qu'elle ne puisse former des radicaux libres hyper-agressifs en présence de fer ou de cuivre.

C'est également la seule enzyme capable de recycler les acides gras endommagés par les radicaux libres, en particulier au niveau des membranes cellulaires. Or, c'est à partir de ces acides gras oxydés que sont formés les médiateurs de l'inflammation, de l'allergie et de l'agrégation plaquettaire.

Le sélénium a donc aussi un rôle à jouer dans la modulation de la fluidité sanguine et des réponses immunitaires. Dans ces fonctions anti-inflammatoires et de fluidification sanguine, il agit en synergie avec le glutathion, la vitamine E et les acides gras polyinsaturés.

De nombreuses études montrent qu'un apport optimisé en sélénium réduit la fréquence des pathologies cardio-vasculaires et des cancers.

Enfin, on a découvert tout récemment, en Écosse, que l'outil biochimique qui permet l'activation des hormones thyroïdiennes dépend aussi du sélénium.

4 SOURCES

Le sélénium est associé aux protéines. On le trouve donc dans les viandes, poissons, oeufs et céréales. Toutefois, la teneur des aliments dépend de la richesse des sols en sélénium.

Or le sélénium provient principalement des sédiments originaires des éruptions volcaniques. D'une région à l'autre, les sols peuvent en être 1 000 fois plus riches ou 1 000 fois plus pauvres.

5 SIGNES DE CARENCE ET DE DÉFICIENCE

SIGNES CLINIQUES

Malheureusement, avant la carence sévère qui se manifeste par une cardiomyopathie, le déficit léger n'entraîne aucun signe particulier. Pourtant, il contribue à l'apparition de dégâts cellulaires importants, qui accélèrent les processus liés au vieillissement et les risques de pathologies dégénératives. Le même problème a été constaté avec la vitamine E, les caroténoïdes et d'autres substances protectrices. D'où l'intérêt de pratiquer des dosages systématiques de dépistage de déficits en biofacteurs protecteurs.

SIGNES BIOLOGIQUES

Le sélénium plasmatique est un bon reflet du statut en sélénium. On doit le compléter par un dosage du malonedialdéhyde (MDA), marqueur de l'oxydation des acides gras, et on peut éventuellement mesurer l'activité de la glutathion peroxydase (GPX), dépendante du sélénium.

6 GROUPES À RISQUES

Certains pays ont des apports très élevés, comme le Venezuela ; d'autres très faibles, comme la Finlande ou la Nouvelle Zélande. La Finlande a procédé à l'enrichissement artificiel de ses sols en sélénium.

La France se situe dans les pays à apports marginalement faibles. L'apport moyen est de 45ag/jour, c'est à dire de 25 à 155 ug en dessous des apports recommandés.

Donc, là aussi, l'ensemble de la population paraît relever d'une supplémentation pour pallier les limites des apports alimentaires.

Certains groupes sont plus touchés que d'autres par les déficits en sélénium : les personnes âgées, les personnes exposées à des polluants, les personnes porteuses d'amalgames dentaires, les fumeurs, les grands buveurs, les personnes souffrant de maladies inflammatoires, celles atteintes d'hépatopathies, d'insuffisance rénale, de mucoviscidose et de certaines dystrophies musculaires.

7 RISQUES DE SURDOSAGE

La toxicité peut apparaître pour des administrations prolongées de doses 10 à 20 fois supérieures aux doses nutritionnelles. Elle se manifeste par une odeur alliacée (d'ail) de l'haleine et de la sueur, des ongles et des cheveux cassants, une irritation du cuir chevelu. Elle est très rarement observée.

SÉLÉNIUM ET CANCERS

Le sélénium protège contre les risques de cancers. Il est associé à l'activation d'une enzyme qui élimine les peroxydes et empêche la destruction des globules rouges par oxydation. Efficace contre beaucoup d'agents cancérigènes chez la souris, il protège celle ci contre les tumeurs du côlon et de la mamelle.

En Chine et en Finlande, la fréquence des cancers est multipliée dans les régions où le sol est pauvre en sélénium.

8 PRESCRIPTION

Le sélénium, comme la vitamine E, la vitamine C, certains caroténoïdes et autres substances anti-oxydantes, apparaît comme devant faire partie d'une supplémentation d'équilibration quotidienne visant à pallier les limites techniques de l'alimentation, au même titre que l'iode.

Les groupes â risques décrits ci dessus devraient faire l'objet d'une supplémentation plus surveillée que les autres étant donné leurs risques plus élevés.

Le sélénium est aussi utilisé â des doses parfois plus fortes que les doses nutritionnelles dans les corrections de déficits décelés par un dosage, lors de la sénescence, de certaines maladies inflammatoires, allergiques ou auto immunes, de certaines pathologies cardiaques, musculaires, hépatiques et neurologiques.

De nombreux travaux indiquent que non seulement le sélénium à dose nutritionnelle peut contribuer â la prévention des cancers, mais qu'à dose pharmacologique il peut être utilisé dans le traitement de certains cancers, y compris métastasés et résistant â la chimiothérapie et à la radiothérapie.

Dans certains cas, le sélénium à forte dose peut réduire la résistance de ces cancers aux chimio et radiothérapies. Ces traitements doivent, bien évidemment, être prescrits et suivis par un médecin, nutrithérapeute chaque fois que possible. Des travaux récents indiquent que le sélénium devrait être administré aux patients en service de réanimation.

SÉLÉNIUM ET MALADIES CARDIO VASCULAIRES

Chez les jeunes animaux domestiques, comme chez l'être humain, une carence d'apport en sélénium et en vitamine E provoque une maladie cardiaque dégénérative.

En Chine, dans la région de Keshan, 1a carence d'apport en sélénium a provoqué chez certains enfants une atteinte du myocarde, parfois fatale. Cette atteinte est sensible à l'administration de sélénium.

En Finlande et en Nouvelle Zélande, des enquêtes montrent que la mortalité cardio-vasculaire serait plus élevée en cas de carence.

Le sélénium est un constituant de la glutathion peroxydase, une enzyme qui joue un rôle dans la protection de certaines molécules contre l'eau oxygénée produite au cours des réactions de peroxydation. Son déficit augmente l'agrégation des plaquettes du sang et l'altération des graisses dans la paroi artérielle, deux des mécanismes principaux qui conduisent à l'athérosclérose.

Le Sélénium est un anion (électrolyte à charge négative) qui est échangé à travers les membranes des cellules.

Découvert par le Suédois Scheele, en 1744, il est défini comme élément par Gay Lussac, Thénard et Davy et reçoit, en 1810, son nom actuel.

L'organisme humain en contient environ 74 g, essentiellement en dehors des cellules : dans le plasma, près de 10 fois plus que dans le liquide intracellulaire. Une partie est fixée aux tissus.

Principal anion du liquide extra-cellulaire, il participe, avec le sodium et le potassium, à la répartition de l'eau dans l'organisme et au maintien de l'équilibre acide base. II est difficile de dissocier son absorption, son rôle physiologique et son excrétion de celles du sodium.

Il joue toutefois un rôle plus particulier et essentiel dans la digestion. Il participe à la sécrétion de l'estomac, en se combinant avec les ions Hz pour former de l'acide chlorhydrique. De 1 à 2 g par jour, ils sont largement couverts par l'alimentation et le sel d'assaisonnement. La consommation moyenne de chlorure de sodium est supérieure à 10 g par jour, soit supérieure à 6 g de Sélénium.

Essentiellement le chlorure de sodium et le chlorure de potassium de l'alimentation, pour les deux tiers sous forme de sel d'appoint.

Il peut se produire exceptionnellement des carences en cas de diarrhées ou de vomissements importants de liquide gastrique. Il n'y a pas de signes cliniques caractéristiques.

 

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