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Les métaux toxiques : le mercure et le plomb

Le mercure et le plomb sont deux métaux toxiques qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine lorsqu'ils sont présents en concentrations élevées dans l'environnement, l'alimentation ou l'exposition professionnelle.

1. Mercure : Le mercure existe sous différentes formes et peut être présent dans l'environnement en raison de sources naturelles, mais aussi de l'activité humaine, notamment l'exploitation minière, la combustion de charbon et l'utilisation de mercure dans certains produits industriels .

Effets sur la santé : Le mercure peut avoir des effets néfastes sur le système nerveux central, le système immunitaire, le système cardiovasculaire et les reins. L'exposition au mercure peut être particulièrement préjudiciable pendant la grossesse, car il peut affecter le développement du cerveau du fœtus. Les effets toxiques du mercure dépendent de la forme chimique du mercure (méthylmercure étant la forme la plus toxique) et de la durée et du niveau d'exposition.

Sources d'exposition : La principale source d'exposition au mercure pour la population générale est la consommation de poissons et de fruits de mer contaminés. Certains types de poissons prédateurs, tels que le thon, l'espadon et le requin, ont tendance à contenir des niveaux plus élevés de mercure en raison de l'accumulation progressive dans la chaîne alimentaire.

Précautions : Il est recommandé de limiter la consommation de poissons prédateurs et de choisir des espèces de poisson à teneur plus faible en mercure, telles que le saumon, les crevettes et les sardines. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables et devaient éviter les espèces de poisson à forte teneur en mercure.

2. Plomb : Le plomb est un métal toxique qui a été largement utilisé dans le passé dans la peinture, les tuyaux d'eau, l'essence au plomb et d'autres produits industriels. Bien que des mesures aient été prises pour réduire l'utilisation de plomb, il peut toujours être présent dans l'environnement et être une source d'exposition.

Effets sur la santé : Le plomb est particulièrement dangereux pour le système nerveux, en particulier chez les enfants en développement. Il peut causer des retards dans le développement cognitif et physique, des problèmes de comportement, des troubles de l'apprentissage et des problèmes de concentration. Chez les adultes, l'exposition au plomb peut provoquer des problèmes cardiovasculaires, rénaux et reproductifs.

Sources d'exposition : Les principales sources d'exposition au plomb sont l'eau potable contaminée par des tuyaux en plomb ou des systèmes de plomberie obsolètes, les vieilles peintures contenant du plomb, ainsi que certaines occupations professionnelles exposent au plomb, comme le travail dans l'industrie de la batterie ou la rénovation de bâtiments anciens.

Précautions : Il est important de veiller à ce que l'eau potable soit exempte de plomb, en utilisant les systèmes de filtration appropriés si nécessaire. Dans les maisons anciennes, il peut être nécessaire de prendre des mesures pour éliminer le plomb des peintures et des tuyaux. Les mesures de sécurité doivent être prises dans les environnements de travail exposés au plomb pour protéger les travailleurs.

Il est recommandé de consulter les autorités sanitaires et environnementales locales pour obtenir des informations spécifiques sur la présence de mercure et de plomb dans votre région et sur les précautions à prendre pour réduire l'exposition à ces métaux toxiques.

 

LE MERCURE

Il a toujours existé à l'état naturel du fait de l'érosion des roches et de l'activité des volcans  : l'Etna en crache 90 kg par jour... Le mercure est le plus toxique de tous les métaux.

 

DÉCOUVERTE

Une preuve massive de sa toxicité a été fournie par l'intoxication japonaise en 1953-1960. Des poissons, mollusques et crustacés péchés dans la baie de Minimata avaient été contaminés par le méthylmercure d'une usine locale de plastiques. Il y eut 111 décès ou atteintes graves parmi les personnes qui en avaient consommé. En 1978, à Cagliari, en Sardaigne, une épidémie d'intoxications s'est également déclarée parmi les pêcheurs : le mercure provenait d'une usine de pétrochimie qui rejetait ses déchets dans une lagune ouverte sur la mer. Depuis, les alertes sont régulières en Méditerranée. 

 

SOURCES

L'augmentation de volume des rejets mercuriels est le fait des hommes, car le mercure est très employé dans nombre de technologies industrielles, agricoles et médicales : production de chlore et de soude, fabrication de papier, produits agricoles antiparasitaires, certaines matières plastiques, matériel électrique et de contrôle (thermomètre, baromètre), médicaments (diurétiques, antiseptiques comme le mercurochrome), contraceptifs, revêtements anticorrosion, amalgames dentaires.
Quelle que soit la provenance des déchets, l'atmosphère, le sol, les lacs et rivières (où les installations d'électrolyse du sel pour produire la soude caustique et les fabriques de papier déversent des tonnes de mercure), tout aboutit à la mer, où le mercure est accumulé par le phytoplancton, puis le zooplancton qui se nourrit du premier, puis les petits poissons qui se nourrissent du second, puis les gros poissons qui mangent les petits.

À chaque étape, la concentration augmente, le maximum étant atteint dans les plus grosses espèces (le thon et le requin).

Dans les océans, tout finit par se diluer, mais dans les mers fermées comme la Méditerranée (où, en outre, le Rhône déverse chaque année des tonnes de plomb, de cadmium et de mercure), la pollution est aggravée. On peut donc être contaminé par la consommation de poisson. On peut l'être aussi en consommant des aliments souillés par des insecticides ou des fongicides organo-mercuriels.

La France a récemment décidé de limiter les rejets. En Europe, la première directive a été prise le 1er juillet 1983. On attend toujours le passage à l'acte. Les lacs ne sont pas épargnés, et dans certaines régions la source principale de pollution est la consommation de poissons prédateurs comme le brochet.

Mais les sources les plus inacceptables sont les désinfectants cutanés, comme le mercurochrome ou le mercryl-laurylé (le mercure est absorbé par la peau abrasée), et les collyres ainsi que les amalgames dentaires. Des milliers de publications démontrent que le mercure des amalgames dentaires s'évapore dans la bouche, est respiré et absorbé.

Récemment, une étude a montré que le taux de mercure trouvé dans le cerveau d'enfants mort-nés est proportionnel au nombre d'amalgames présents dans la bouche de la mère.

Les dentistes sont, avec les ouvriers de nombreuses industries qui déversent des tonnes de mercure dans les fleuves et les mers, les plus exposés. Il existe aujourd'hui des composites neutres sans mercure et sans argent qui devraient systématiquement être utilisés, comme l'a recommandé la Suède, et remplacer les amalgames anciens en place.
 

EFFETS

Le mercure se dirige de préférence vers le cerveau, où il endommage de nombreuses structures, dont la gaine de myéline qui entoure les nerfs. Il provoque une baisse des capacités intellectuelles ainsi que des troubles de l'humeur et de comportement. 
Il affaiblit les défenses immunitaires. Le déficit constaté en sélénium, qui semble toucher l'ensemble de la population en France, augmente la vulnérabilité au mercure. Les anti-oxydants jouent un rôle également important dans la protection contre les effets toxiques du mercure.

 

Conseils : Il vaut mieux éviter les produits contenant du mercure, demander des composites dentaires neutres et faire changer les anciens, éviter de consommer du brochet, du thon et du requin, prendre un supplément apportant environ 100 mg de sélénium par jour et un complexe anti-oxydant.

 

LE PLOMB

Malgré certains progrès comme l'apparition de l'essence sans plomb (qui a d'autres inconvénients), le plomb reste un contaminant dangereux pour l'être humain. Il touche plus souvent les enfants et les personnes âgées.

DÉCOUVERTE 
Les Égyptiens utilisaient des maquillages au plomb et mouraient avant d'atteindre 30 ans. Pline l'Ancien avertissait déjà ses contemporains de l'ancienne Rome du danger de respirer les fumées qui s'échappaient des fonderies.
 

SOURCES

On le trouve dans l'air que l'on respire, dans l'eau que l'on boit (amenée par des tuyaux en plomb) et dans les aliments que l'on mange. Dans les quartiers défavorisés, les enfants sont contaminés par des peintures au plomb qui s'écaillent ce qui a entraîné l'intervention d'associations afin d'éliminer ces sources d'intoxication.
 

EFFETS

Le plomb a un effet négatif sur le développement cérébral de l'enfant, et, cela, même à des doses considérées comme tolérables. Or les enfants, étant petits, respirent les couches les plus basses de l'atmosphère, les plus chargées en ce métal lourd qu'est le plomb. 
L'adoucissement de l'eau provoque une plus grande toxicité du plomb provenant des conduites, car le calcium et le magnésium s'avèrent protecteurs. Certaines habitudes peuvent conduire à des intoxications insoupçonnées : ainsi la conservation d'alcools dans des carafes en cristal concentre le plomb à des taux très élevés.

En revanche, il n'a pas le temps de se concentrer dans les liquides versés un temps court dans un verre en cristal. Le plomb inhibe l'activité de nombreuses enzymes non seulement au niveau cérébral, mais aussi au niveau de la constitution des éléments du sang (hématopoïèse). L'intoxication au plomb peut donc entraîner une anémie, mais aussi des douleurs abdominales, une hypertension, etc.

Conseils : Il faut éviter l'eau du robinet, en particulier adoucie, la conservation d'alcools dans du cristal ; essuyer les goulots des bouteilles de vin scellées par du plomb, éviter de promener les "enfants en ville lors des heures de pointe (que ce soit à pied ou en voiture), assurer des apports suffisants en magnésium et en calcium : eaux minéralisées, lait de soja enrichi, yaourts, amandes, crucifères, légumes verts ; compléter éventuellement par une supplémentation compatible (le zinc, les vitamines C et B1 étant également des nutriments protecteurs).

 

L'AVENTURE DES MINERAUX SE POURSUIT...

De nombreux autres métaux ont été et sont utilisés à dose pondérale, en oligothérapie et en homéopathie - le bismuth, l'or, le platine, le brome, l'arsenic, etc. -, ou sont étudiés par les chercheurs comme potentiellement intéressants, tels le bore, le strontium, l'étain, le rubidium. 

La grande aventure des minéraux sur le continent de la santé ne fait que commencer. Mais les progrès récents de la science et de la médecine nous permettent dès aujourd'hui de faire, au bénéfice de notre santé et de notre forme, des choix judicieux dans les domaines de l'alimentation et de la supplémentation. Nous en avons résumé une partie dans les conseils pratiques qui suivent.

 

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